Une configuration, deux visions uniques de cuisine sur mesure adaptée aux besoins
Deux cuisines peuvent sembler presque identiques au premier coup d’œil mais en regardant de plus près, ce sont les choix de conception et la réponse aux besoins qui révèlent toute leur différence. C’est précisément ce que démontrent les projets De L’Orée et Du Jura, réalisés par notre designer Marie-Ève Gendreau.
Bien qu’il s’agisse de deux maisons distinctes, les contraintes de départ étaient similaires : impossible de pousser les murs ou de déplacer la porte menant au garage ou au couloir ni la salle à manger attenante. Pourtant, les besoins des occupants respectifs ne pouvaient pas être plus différents :
- une famille de quatre dans le cas du projet De L’Orée
- un couple dans le cas du projet Du Jura.
Le résultat ? Deux designs qui semblent similaires en apparence, mais qui diffèrent profondément en termes de fonctionnalité et de style. Ces réalisations illustrent parfaitement comment une cuisine sur mesure adaptée aux besoins transforme un espace existant.
On s’est entretenu avec Marie-Eve pour qu’elle nous dévoile ce qui se cache vraiment derrière ces designs.
Travailler dans un espace existant
Lorsqu’on reçoit des mandats de cuisine haut de gamme sur mesure chez Richard & Levesque, il arrive souvent qu’on doive composer avec des contraintes d’espace.
Dans le cas de ces deux projets, la ressemblance entre les configurations était frappante : une cuisine en L sur mesure, des électroménagers placés sensiblement aux mêmes endroits, une porte venant limiter l’espace d’un côté et la salle à manger attenante à l’autre extrémité. Impossible de pousser les murs : il fallait donc maximiser l’existant grâce à un design de cuisine personnalisée.
Q1 : Marie-Eve, peux-tu nous parler des contraintes principales que tu as rencontré dans la conception de ces projets?
M-È G : Dans les deux cas, les clients voulaient une transformation complète, mais sans gros travaux de structure. On devait donc donner une impression de grandeur et de fluidité uniquement par la disposition et le design. J’appelle ça un agrandissement par l’intérieur.
Q2 : J’imagine que lorsqu’on essaie d’agrandir par l’intérieur, ça demande parfois de déplacer certains éléments, ce qui peut entraîner des coûts ?
M-È G : Exactement. Chaque fois qu’on déplace un électroménager, un évier ou un élément technique, ça engendre des coûts supplémentaires. Mon rôle, c’est d’évaluer si ce déplacement apporte un vrai bénéfice : plus de rangement, plus de comptoir, ou une meilleure circulation. Si ça n’apporte rien de concret, je préfère laisser l’élément en place.
Par contre, quand un changement améliore vraiment la vie au quotidien, je le propose en expliquant clairement son impact. J’essaie souvent de présenter plusieurs options, pour que les clients comprennent les compromis possibles entre fonctionnalité, esthétique et budget.
Q3 : L’ajout du four encastré et de la plaque de cuisson a aussi représenté un défi important, n’est-ce pas ?
M-È G : Oui, et ça a été très différent d’un projet à l’autre. Pour le projet Du Jura, la demande des clients était claire : ils voulaient absolument un four encastré au mur. Mais ça créait une contrainte immédiate, car ce choix occupe un pan de mur complet et enlève de la place pour le frigo ou le garde-manger.
Il fallait donc dissocier la cuisson en ajoutant une plaque de cuisson ailleurs, idéalement sur l’îlot.
Pour le projet De L’Orée, la demande était différente : les clients voulaient s’assurer de garder une bonne surface de comptoir comme l’ajout du coin déjeuner venait emprunter un peu de cet espace. En retirant la cuisinière conventionnelle pour intégrer un four encastré et une plaque séparée, on a pu récupérer un plan de travail continu au mur, tout en ajoutant une plaque à l’îlot.
Dans les deux cas, le défi était de garder un espace fluide et ergonomique malgré ces contraintes.
L’importance des zones de vie
Une cuisine ne se définit pas seulement par l’endroit où se trouvent ses électroménagers. Elle doit être pensée en zones fonctionnelles cuisine : cuisson, préparation, rangement, espace déjeuner, coin café… Chaque détail influence la fluidité et le confort au quotidien.
Q4 : Comment avez-vous organisé les zones dans ces deux cuisines ?
M-È G : Pour le projet De L’Orée, j’ai réfléchi en zones selon l’utilisation de la cuisine par chacun des membres de la famille, afin d’éviter que tout le monde se pile sur les pieds.
- Zone déjeuner et café : j’ai choisi de placer le réfrigérateur et le coin café ensemble, près de la salle à manger. C’était stratégique : quand on se prépare un café, on a directement le lait sous la main. Quand on met la table, tout est à proximité. Et comme la salle à manger est collée à la cuisine, ça rend les déjeuners très pratiques. Même les places assises à l’îlot s’intègrent à cette logique, on peut s’installer rapidement pour déjeuner. On a même ajouté un petit évier secondaire dans cette zone, pour que les ados ou les invités puissent se servir sans déranger la zone principale.
- Zone préparation : elle a été déplacée vers le fond de la cuisine. On a remplacé la cuisinière par un four encastré au mur et ajouté une plaque de cuisson à l’îlot, juste en face.
Ce choix a permis de libérer l’espace de comptoir arrière, tout en orientant la plaque vers la cuisine pour éviter d’avoir le dos tourné lorsqu’on cuisine. Le garde-manger intégré dans un coin R&L complète cette zone.
Pour le projet Du Jura, les zones ont été pensées de façon sensiblement similaire : on retrouve une logique claire entre la zone cuisson, la préparation et la proximité avec la salle à manger.
La grande différence, c’est que les clients voulaient une cuisine plus épurée et minimaliste. Ici, c’est l’îlot qui devient la véritable pièce centrale de la cuisine : à la fois espace de préparation, de rassemblement et d’accueil.
Le lave-vaisselle a été dissimulé
la hotte intégrée au plafond
L’ensemble est conçu pour rester sobre et dégagé.
Des besoins différents, deux réponses uniques
Même si les cuisines se ressemblent au premier regard, elles répondent à des besoins totalement différents.
Q5 : Comment les besoins des clients ont-ils influencé vos choix de conception ?
M-È G : Pour le projet De L’Orée, on travaillait avec une famille de quatre. L’objectif était clair : maximiser le rangement. Le garde-manger est spacieux et chaque zone est pensée pour qu’on puisse cuisiner à plusieurs sans se piler sur les pieds.
Pour le projet Du Jura, il s’agissait d’un couple. Ils n’avaient pas besoin d’autant de rangement, mais voulaient une cuisine au design plus minimaliste et élégant. On a donc intégré des détails raffinés comme niches décoratives en bois, l’armoire vitrée décorative, et une finition plus contemporaine. Une preuve que chaque cuisine sur mesure adaptée aux besoins peut traduire un mode de vie bien particulier.
Le style : transitionnel vs moderne
Au-delà des besoins pratiques, chaque cuisine exprime un univers esthétique distinct.
Q6 : Comment décririez-vous les styles choisis pour ces deux projets ?
M-È G : Pour le projet De L’Orée, on est dans un style transitionnel, qui marie des éléments classiques à des touches plus contemporaines :
- Les portes Shaker, un choix intemporel, apportent une base classique et élégante.
- Les poignées “cup-pull” en demi-lune rappellent le côté plus traditionnel.
- L’îlot bleu et le mélange de matériaux viennent moderniser l’ensemble et lui donner un caractère chaleureux et actuel.
C’est ce contraste qui crée une cuisine à la fois familiale, conviviale et ancrée dans le présent, une véritable démonstration de design de cuisine personnalisée.
Pour le projet Du Jura, on a basculé vers un style moderne et épuré, où les détails font toute la différence :
- L’îlot et le cadrage de fenêtre ont été choisis de couleur anthracite, créant un contraste fort et contemporain.
- Les minces poignées en longueur sont noires et sobres, mais avec un petit décalage usiné qui ajoute une touche raffinée.
- De discrètes insertions métalliques presque invisibles renforcent la pureté des lignes.
- Sur l’îlot, une poignée usinée intégrée dans le panneau souligne l’aspect minimaliste.
- Enfin, les rangements ouverts rappellent une caractéristique de la cuisine d’origine, intégrée ici dans une version modernisée.
Le résultat est une cuisine moderne raffinée et minimaliste, où chaque détail est pensé pour conjuguer élégance et fonctionnalité.
Ces deux projets illustrent parfaitement ce qui distingue une cuisine sur mesure adaptée aux besoins : la capacité d’adapter un espace similaire à des besoins radicalement différents. Avec une même configuration de départ, Marie-Ève Gendreau a su créer deux cuisines uniques, l’une pensée pour une famille active, l’autre pour un couple recherchant élégance et simplicité.
Chaque projet est une preuve que le vrai sur mesure ne se limite pas à l’esthétique : il s’agit de concevoir un espace qui répond exactement aux habitudes de vie de ses occupants, tout en optimisant chaque centimètre disponible grâce à un design de cuisine personnalisée.